COMEDIA DELLA DEMOCRAZIA (Benn VALTER)

 

 

 

C’est bien la merde, c’est bien la zone, foutu pouvoir et foutu trône

 

filez droit les ânes bâtes, nos consciences éveillées

 

ne mènent à rien, ne mènent à rien, ne mènent à rien, à rien de tendre.

 

Satané Jupiter ! Renégat de l’univers

 

 

 

Pour l’heure aux pieds de celui qui trône, excellences et cardinaux

 

en cercle fermé d’influents, s’adonnent aux fastes, soirée de gala au couvent

 

 

 

Tandis que nous autres errant en nos costumes éphémères

 

jouons les valets acrobates, polichinelles à quatre pattes, vieux Matamore

 

Arlequin, Pantalon ou Brighella.

 

 

 

Pour l’heure aux pieds de celui qui règne, aspirants et courtisanes

 

vont dîner couverts d’argent pendant qu’on trime bêtement

 

que l’on fabrique leurs canons.

 

 

 

Jupiter, premier de la classe, les dieux de l’Olympe s’occupent de nous

 

 

 

Allons enfants de l’Anarchie le jour de croire est imposé

 

c’est pas la teuf rien de nouveau au salon des indépendants

 

les dominés, les dominants, bibles en main disent leur messe

 

et ça s’accouple dans ses rangs et ça nous fait de l’allégresse

 

mieux vaut en rire oh oui ! c’est cela

 

Comedia, comedia della Democrazia

 

 

 

A ce jeu drôle et raffiné, ma tête vide sert de boule de bilboquet.

 

Odieuse ficelle qui me retiens au piquet

 

si au moins gisant sur le marbre, venais m’y fracasser le crâne

 

plutôt que porter bonnet d’âne et qu’être tenu comme un chien.

 

 

 

Cracher ! c’est cela que je ferais à vos faces de carême

 

elle est gavé la BENN, y a trop d’ordures n’en jetez plus !

 

 

 

Jupiter, premier de la classe, les dieux de l’Olympe s’occupent de nous

 

 

 

Allons enfants de l’Anarchie le jour de croire est imposé

 

c’est pas la teuf rien de nouveau au salon des indépendants

 

les dominés, les dominants, bibles en main disent leur messe

 

et ça s’accouple dans ses rangs et ça nous fait de l’allégresse

 

mieux vaut en rire oh oui ! c’est cela

 

Comedia, comedia della Democrazia

 

mieux vaut en rire oh oui ! c’est cela

 

Comedia, comedia della Democrazia

 

 

 

Satané Jupiter !

 

Satané Jupiter !

 

Renégat de l’univers

 

 

 

 

 

 

 

 

BLACK MIRROR  (Benn VALTER)

 

 

 

Indien je me découvre, ahuri sur la plaine

 

en chemin égaré, je lisais dans le ciel

 

aux signes je me vouais,

 

aux cimes j'en voulais

 

entre tes bras je voudrais me blottir

 

éviter les coups de semonces, éviter le pire.

 

Oyé oyé vive sentinelle

 

vogue le délire au bras de ma sirène et vogue le navire

 

Oyé, oyé vive sentinelle

 

au fond de l'abîme, ici la fin du règne, là que tout chavire

 

 

 

Je ne suis pas si brave ralenti par mes chaînes

 

je t'en veux vilain visage pâle, oh je t'en veux !

 

tu as saccagé mes efforts, tu as tué mon Népal

 

Oyé oyé vive sentinelle

 

tout pour le nuage, tout pour le nuage

 

Oyé oyé vive sentinelle

 

plus de contact, plus de réel, plus de contact

 

 

 

vers le monde tel et irréel

 

où nos amours sont télé-sensuels

 

vers le monde télé-sensoriel

 

il est suprême télé-connecté

 

il y a comme du « flare », du pixel

 

tout se brouille, parasites et larsen

 

Black mirror

 

 

 

Adieu tribus des Apaches, Adieu Geronimo

 

les plumes de nos ailes repense comme elles

 

ondulaient au-dessus des plaines

 

Tombé dans le vide, trop de soleil

 

chute nu depuis le ciel

 

et deviens la vie, deviens la vie

 

deviens la virtuelle

 

Oyé, oyé, vive sentinelle

 

plus de contact, plus de réel

 

 

 

REF

 

 

 

Oyé oyé vive sentinelle

 

 

FEU DE CAMP  (Benn VALTER)

 

 

 

De cela du temps aussi il faut ça

 

de cela du vent, un peu seulement

 

un lit de feuilles sèches, une aire propice aux cercles

 

les pages d'un cahier, d'un journal oublié

 

venues disposer, en boules froissées

 

des mains lui offrent, son cœur de papier

 

 

 

des morceaux de bois il en faudra

 

quelques brindilles en équilibre

 

Glaner aussi la branche d'un hêtre tombé ici bas

 

et puis une allumette, deux silex frottés

 

Étincelle, cœur de papier

 

amoureux, se trouvent et s'embrasent

 

 

 

Monte, monte flamme légère

 

feu de camp si chaud si bon

 

dans les plaines ou les clairières

 

monte, monte, monte donc

 

 

 

De cela des bienfaits tu en as apporté

 

la chaleur, les lueurs sous la voûte étoilée

 

tes danses orangées, agiles et endiablées

 

béni soit tes mouvements soudains, à bout de souffle éolien

 

volutes insensées, crépitent, craquent, signaux de fumée

 

 

 

REF

 

 

 

Un jour quand, je ne sais pas, à Caen où ailleurs

 

mon feu s'éteindra, de tout cela plus rien ne sera

 

me changerai en flamme et danserai en tous sens, à tous vents

 

à tout va , à l'extase…

 

 

 

renaîtrai chaque fois qu'il y aura du vents dans les bois

 

un lit de feuilles sèches, une aire propice aux cercles

 

et puis une allumette, deux silex frottés

 

Étincelle, cœur de papier

 

amoureux, se trouvent et s'embrassent

 

 

 

REF